Changer son rapport à la violence

Je rencontre souvent des personnes qui ont peur de leur colère, peur de l’exprimer, de la laisser sortir. Elles se racontent que si elles se l’autorisent, elles vont devenir violente, laisser déferler leur haine, parfois comme l’un de leur parent. Elles ne veulent pas devenir ce qu’elles ont toujours craint.
J’ai moi-même contenu cette émotions longtemps.


Et que se passe-t-il quand on réprime une émotions qui a besoin de s’exprimer ?

Elle finit toujours par trouver un chemin ou un autre. Parfois elle va s’exprimer en explosions, quand la coupe est pleine la personne va entrer dans des crises de colère. Cela peut aussi déborder lorsque la personne va être sous l’emprise de l’alcool, elle se “transforme” et lâche tout. Si cette colère est encore plus fortement réprimée elle a se transformer en symptômes physiques, en maladie.

Pour moi il y a deux problèmes majeurs dans notre vision de la colère et de la violence.

  • Le langage que nous utilisons pour commencer : il y a les personnes violentes et les personnes non-violentes. J’entends souvent des phrases comme “je ne suis pas une personne violente moi” ou bien “je ne veux pas devenir violente comme ma mère”. Ici, on part du principe que la violence est une identité, je le suis ou je ne le suis pas. Sauf qu’en réalité c’est bien différent : nous avons certainement de la violence en chacun.e de nous, nous vivons dans une société violente, nous y avons toutes et tous eu affaire à un moment. Donc, plutôt que de dire “je suis une personne violente” il serait plus juste de dire “j’ai de la violence en moi”.
    Cette violence, si je ne suis plus collée à elle, comme à une identité, alors je peux la réguler, la diriger, en faire quelque chose. Ce qui m’amène à mon second point.

  • J’entends souvent dire que la violence c’est quelque chose de mal. Je ne pense pas qu’elle soit ni bonne ni mauvaise, je pense que les conséquences de la violence peuvent être dévastatrices et perpétuer d’autres violences.
    Avec de la conscience, de l’accueil et de l’acceptation nous pouvons évacuer cette violence. La colère peut être un moteur formidable, si elle est redirigée, afin de fournir de l’énergie à des projets qui nous tiennent à cœur. Laisser sortir sa colère en frappant une chaise avec une demi-frite de piscine (mes accompagné.es savent de quoi je parle) est une manière saine de vivre son émotion, de lui faire de la place. Cette émotion dit quelque chose. La violence ressentie est une part de votre histoire de votre vécu, il n’est pas question d’ignorer ce qui existe en vous.

Pour chaque émotion, chaque part de Soi, l’inviter et l’accueillir est la meilleure façon de s’en libérer. Il n’est pas question de se débarrasser de la violence, mais bien de l’autoriser à exister dans un cadre sécurisé, délimité, afin qu’elle ne se retourne ni contre soi ni contre les autres.
Une fois exprimée elle pourra alors, baisser en intensité et s’apaiser.

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